Dans une conférence de presse du 5 décembre 2023, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Gabriel Attal, a annoncé un ensemble de mesures visant à élever le niveau de l’école.
Le Ministre s’appuie sur le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) qui vise à tester les compétences des élèves de 15 ans en lecture, sciences et mathématiques.
Selon l’édition 2022 du Programme PISA, qui a concerné environ 8000 élèves scolarisés dans 335 collèges et lycées français : le score moyen de la France en culture scientifique est en baisse par rapport à 2015. Une baisse importante est également constatée en compréhension de l’écrit depuis 2018.
Les annonces gouvernementales en 3 axes
Axe 1 : Mieux soutenir les professeurs pour mener la bataille des savoirs grâce à des programmes articulés autour d’objectifs annuels, une révision de ces programmes par le Conseil supérieur des programmes et par exemple, une réorganisation du socle commun autour de compétences disciplinaires, de compétences psychosociales et de repères de culture générale…
Axe 2 : Adapter l’organisation des enseignements aux besoins de chaque élève avec par exemple, la généralisation du « 8 h – 18 h » à tous les collèges de REP et REP+ avec de l’aide aux devoirs, de l’enseignement artistique et culturel et de l’éducation physique et sportive et une organisation en groupes de niveaux à compter de la rentrée 2024 en mathématiques et en français (les groupes les plus en difficulté seront dédoublés, avec des effectifs réduits)…
Axe 3 : Rehausser le niveau d’exigence et d’ambition pour tous les élèves avec un renforcement de l’exigence globale du brevet et du baccalauréat, la reconnaissance de l’excellence des jeunes diplômés du CAP, une évaluation de la culture mathématique et scientifique avec une épreuve anticipée en fin de classe de première générale et technologique…
Les réactions des syndicats membres de L’ESPER
Pour le SE-UNSA, toutes ces annonces sont un « leurre au parfum de nostalgie« .
« […] avec cette erreur de diagnostic préalable, le ministre ne prend pas la bonne direction pour améliorer le niveau général des élèves. Toutes les mesures sont basées sur la sanction d’un parcours. »
Quant au FSU-SNUipp : « ce n’est pas avec des méthodes du passé que l’on changera l’école et que l’on réduira les inégalités scolaires ».
Le Snes-FSU : « D’un point de vue démocratique, c’est très grave. Le ministre met en place une réforme qui va aggraver les fractures, qui va à assigner les élèves à leur position sociale et donc nourrir un ressentiment social. Dans le contexte de crise démocratique actuel, c’est inquiétant, c’est presque jouer aux apprentis sorciers avec notre démocratie ».