Nommé le 12 octobre 2025, Édouard Geffray, 7ème Ministre de l’Éducation nationale depuis 2022 a affirmé lors de sa première prise de parole sous ses nouvelles fonctions, que « la situation [de l’état de l’école] est extrêmement inquiétante ».
Pourtant, Édouard Geffray a participé à l’élaboration des décisions politiques et de leurs mises en place des dernières années en tant qu’ancien DGRH du ministère de l’Éducation nationale, puis directeur général de l’enseignement scolaire (Dgesco) auprès de Jean-Michel Blanquer entre 2019 et 2024.
Les syndicats restent d’autant plus vigilants face à ces déclarations (UNSA Education, SNES FSU), que le projet du budget 2026 vise à la suppression de nombreux postes : 1645 suppressions d’emploi dans le 2d degré public et privé et 4018 suppressions d’emplois de professeur au total dans le 1er et le 2d degré. Toujours lors de sa première déclaration sur France Inter, le Ministre a justifié ce choix par la baisse démographique : « Si on suivait la démographie, on aurait dû retirer 8 ou 9.000 postes, donc on ne la suit pas du tout. On essaie de tempérer au maximum les fermetures de classes et, par ailleurs, on réinvestit les moyens là où les classes sont chargées. ».
Dans son rapport en vue de l’examen du budget 2026 au Sénat, Olivier Paccaud (Sénateur LR et rapporteur spécial pour avis des crédits de la mission pour la commission des finances au Sénat) propose en effet de suivre ces chiffres démographiques, et donc, de baisser le nombre d’enseignant-es de 4.000 à 8.000, soit une baisse encore plus importante que celle annoncée par le gouvernement.
SNES FSU contre argumente avec des données chiffrées sur les 20 dernières années : « sur les 8 précédentes rentrées préparées sous Emmanuel Macron, 8 865 emplois d’enseignant·es ont été supprimés dans le second degré public alors même que 8 029 élèves supplémentaires étaient accueillis dans les collèges […] le second degré public a été la grande victime, en termes d’emplois et de réformes, des politiques publiques depuis 2006. Ses effectifs élèves ont augmenté de 4 % pendant que les emplois baissaient de 6 % »
Face aux inquiétudes de la CFDT sur « l’absence d’annonces sur les questions de transition écologique, sur la réforme de la voie professionnelle, sur l’amélioration des conditions de travail et des rémunérations, sur la nécessité pour l’Ecole de travailler avec les acteurs de terrain.« », le Ministre s’est engagé à améliorer le dialogue social.