« Que serait la vie quotidienne sans les associations ? » interrogeait le Mouvement Associatif, à l’occasion de ses vœux, le 30 janvier dernier. Assurément moins belle, confortable et joyeuse, a répondu Claire Thoury (Présidente), expliquant que l’action associative change concrètement la vie des gens (en termes d’isolement, de précarité, d’inégalités, de souffrances mais aussi de sports, loisirs, culture, vacances et vie collective) et fonde notre contrat social.
Lors de l’événement de rentrée du plaidoyer d’ESS France, Benoît Hamon (Président) imaginait aussi une journée de grèves des bénévoles où « plus rien ne tournerait : il n’y aurait plus d’éducateurs sportifs, plus de distribution alimentaire, plus de nettoyage des cours d’eau et des plages » et qu’on verrait alors « ce jour-là si ceux qui estiment qu’on peut faire tourner le pays sans l’ESS continueront à le penser ».
Ces derniers mois, les alertes se multiplient concernant les financements du modèle associatif et les libertés associatives. Le Collectif des Associations Citoyennes appelle à un soulèvement depuis le 6 février. Parce qu’au delà des actions d’utilité sociale, les associations qui agissent pour le bien commun portent le projet d’une société solidaire, culturelle, écologique, démocratique.
Il y a eu des alertes plus médiatisées que d’autres, comme cela a été le cas des baisses de financement en Pays-de-la-Loire et en Auvergne Rhône-Alpes. L’Insertion par l’activité économique (IAE) est bien en peine également. L’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux) a aussi défendu les solidarités, auprès du premier ministre, comme ciment de notre société. Unis-Cité plaide pour l’accès du service civique à tous, en lien avec ces restrictions budgétaires à l’égard du secteur associatif, rappelant que « 72 % des jeunes trouvent un travail ou repartent en formation après un service civique bien fait ». La liste des menaces observées par les acteurs associatifs ne finit pas de s’allonger.
Quelques chiffres qui interpellent :
• 1/3 des associations employeuses ont moins de 3 mois de trésorerie.
• 32 % envisagent une réduction de la masse salariale.
• 45 % ont vu leurs subventions baisser.
Peut-on faire société sans les associations ? Face à la crise démocratique (parmi une multiplicité de crises), il est urgent de renforcer leurs moyens financiers, leur pérennité et, plus largement, leur pouvoir d’agir. C’est ce que démontrait le CESE dans son avis adopté en mai 2024, qui expose 20 préconisations pour agir.