« La France traverse une crise durable et profonde. Les différentes enquêtes en attestent : nos concitoyens ont peur de l’avenir et ils perdent confiance dans les institutions et en premier lieu, envers le personnel politique mais aussi dans les corps intermédiaires.
La situation est préoccupante car des mouvements populistes tentent de profiter de la situation en pointant du doigt des boucs émissaires, responsables de tous les maux dont souffriraient la France ou l’Europe. Ils sont désormais aux portes du pouvoir. Il s’agit pour certains d’engendrer la peur pour monter en puissance en donnant des réponses simples à des problèmes complexes.
On ne peut pas dire que les résultats du premier tour de l’élection présidentielle nous permettent d’être sereins. Alors que l’enjeu est la coopération, nous assistons à des appels au repli sur soi. Comme si l’apport de cultures plurielles nous appauvrissait. Pourtant, notre histoire n’est que le fruit d’apports différents au gré des conquêtes, des invasions et des migrations. Et, c’est par la volonté des Hommes que nous nous retrouvons au sein de la maison commune que représente la République.
La République trouve sa source à l’école. L’École est le creuset de la République car c’est à l’école que s’apprennent la diversité et le vivre-ensemble.
« Il n’y a pas de démocratie du pouvoir sans démocratie du savoir », disait Condorcet.
L’École de la République mérite toute notre attention car c’est grâce à elle que les générations futures peuvent envisager sereinement leur avenir. Elle permet au citoyen de demain de se former, de se forger un esprit critique, de maîtriser les itinéraires de sa vie.
L’École peut s’appuyer sur les organisations complémentaires que nous sommes. Mais l’École ne peut pas tout, elle sait compter aussi sur le mouvement de l’éducation populaire. Et, à nous de travailler avec l’ensemble des personnels de l’École.
Il est temps de favoriser l’émergence d’un nouveau modèle de société basé sur de nouvelles coopérations prenant en compte les aspirations des citoyens en quête de sens. Un modèle de société plus éthique, plus responsable et pas seulement dans la recherche d’une rentabilité à court terme. Un modèle de société qui favorise l’utilité sociale et non plus une surconsommation destructrice de notre environnement. Nos structures ont une fonction sociale.
L’ESPER est le cadre dans lequel chacun peut agir, enrichir les autres acteurs, se nourrir des échanges entre organisations. Aussi, plus que jamais, il apparaît nécessaire de travailler sur les valeurs qui structurent notre société afin de permettre une démocratie revivifiée s’appuyant sur des citoyens agissants grâce à l’Économie Sociale et Solidaire.
Vivre ensemble, former les citoyens de demain, cela entre en résonance avec l’ESPER.
Les structures de l’ESS, partenaires de l’ESPER, seront présentes pour porter et développer le projet associatif qui se dessine. Un projet commun qui n’est autre qu’un projet de société plus juste et plus solidaire.
La force du projet de l’ESPER est qu’il s’affirme comme un collectif destiné à agir. Il devra être demain un mouvement d’idées conjugué à un mouvement d’actions déclinés dans les territoires. »
Bertrand SOUQUET
Président de L’ESPER
et Vice-Président de la MGEN