Suite à « l’affaire Oudéa-Castéra » exposant les subventions versées par la Région Île-de-France au lycée privé catholique Stanislas (pourtant visé par un rapport accablant de l’inspection générale de l’éducation nationale dénonçant un climat sexiste, homophobe et autoritaire), Mediapart a enquêté sur les subventions régionales « facultatives » allouées à des lycées privés sous contrat depuis 2016 et a publié les résultats le 26 août dernier.
Après s’être confronté à un manque total de transparence sur ces financements régionaux accordés aux lycées privés, empêchant de fait un débat démocratique sérieux autour de la place de l’école privée et ce qu’elle coûte aux contribuables, Mediapart révèle qu’entre 2016 et 2023, les Régions de France métropolitaine, surtout celles de droite (voire même en fonction du calendrier électoral), ont versé 1,2 milliard de subventions à des lycées privés sous contrat (en plus des 3 milliards auxquels la loi les oblige). Aussi, les montants versés par les départements et les communes restent inconnus.
Au-delà de financer volontairement l’entre-soi, le séparatisme scolaire et l’attractivité de ces lycées toujours plus concurrentiels (alors qu’ils échappent aux contraintes qui pèsent sur le public, en termes de mixité sociale ou encore d’accueil des élèves en situation de handicap), cette enquête témoigne une nouvelle fois de cette « asymétrie entre les moyens du privé et le peu d’obligations qui lui sont assignées en contrepartie », comme le souligne Benoît Hamon. D’autant que le privé dispose de financements complémentaires (frais d’inscription, dons ou mécénat).