Dans sa conférence de rentrée du 27 août 2025, Elisabeth Borne a présenté les grandes priorités du ministère de l’Education pour cette année 2025-2026.
- Concertant le lycée professionnel, Elisabeth Borne annonce poursuivre la réforme engagée depuis 2023 qui vise à accroitre le nombre d’élèves et de faire de cette filière un partenaire clé pour les entreprises.
Le SNUEP-FSU réagit depuis plusieurs années avec beaucoup de colère à cette réforme, notamment concernant la précarisation des enseignants de cette filière. En effet, la réforme prévoit plus d’inscriptions d’élèves, mais moins de poste d’enseignants, ce qui mène à une augmentation du nombre de professeurs contractuels voire à la vacance de poste pour certaines matières dans de nombreux établissements.
En outre, toujours selon SNUEP-FSU, la réforme du baccalauréat de la filière pro déjà expérimentée cette année, a montré le désordre de sa mise en place (parcours désorganisés, stress et mise en échec des élèves et des enseignants, incohérence des périodes de formation en milieu professionnel, fort taux d’absentéisme des élèves dans le nouveau parcours “Poursuite d’études”, difficulté à trouver un stage en lien avec son projet, etc.)
- La Ministre de l’Education Nationale a également annoncé le renforcement de l’apprentissage des mathématiques et du français pour le premier et le second degré. Ce renforcement doit passer par :
- Des Plans mathématiques et français de formation des enseignants du premier degré (2026-2030)
- De nouveaux programmes en mathématiques et ne français de la maternelle à la 6e, qui font de la lecture et de l’écriture des priorités, avec notamment : en maternelle, un programme mettant l’accent sur l’acquisition du langage et du vocabulaire; et en CP, un programme plus exigeant qui pose un cadre précis sur l’apprentissage du décodage des mots par la méthode syllabique
- Une épreuve anticipée de mathématiques en 1re pour le baccalauréat général et technologique.
SNES-FSU alerte sur l’égalité à l’accès des mathématiques avec cette décision d’épreuve anticipée en 1ère : en effet, en sortant les mathématiques du tronc commun, celles-ci ont accéder à un statut de discipline reine sans précédent, dissuadant les filles et les personnes issues de milieux populaires de s’y inscrire.
- Cette nouvelle année scolaire sera également la première où les concours de l’enseignement des premier et second degré auront lieu en 3ème année de licence (pour viser à terme, en 2028 à ce qu’il n’y ait plus de concours en master 2). Si l’objectif annoncé par le ministère est de rendre plus attractif le métier d’enseignant, les conditions d’exercices de ce métier restent elles, inchangées (austérité, bas salaires, classes surchargées, etc.), ce qui rend cette mesure peu convaincante. Lundi 1er septembre, Elisabeth Borne reconnaissait elle-même qu’il manque 2 500 ETP en ce jour de rentrée.
En plus de dénoncer la pénurie de personnels dans toutes les filières et le manque de moyens alloués aux établissements, SNES-FSU et SE-UNSA alertent sur la crise du métier d’enseignant ! Les conditions de travail de plus en plus précaires et les décisions prises par le gouvernement requestionnent la valeur et la place de ce métier dans la société ! Les enseignants dénoncent une perte de sens, et selon des études menées par SNES-FSU et SE-UNSA, 2/3 des personnels envisagent de démissionner !
Face à ces priorités décidées dans un contexte de restrictions budgétaires, la SNES-FSU rejoint la CGT pour un appel à une mobilisation massive le 10 septembre ! Ces syndicats sont rejoints par la CFDT et SE-UNSA pour une grève interprofessionnelle le 18 septembre ! Dans cette même lignée revendicative, les syndicats sont en train d’organiser une grève plus spécifique au corps éducatif qui aura lieu fin septembre !