Les discussions concernant le projet de loi de finances pour 2025 battent leur plein à l’Assemblée nationale. Ce dernier annonce une réduction des moyens financiers de l’ESS et de l’Education nationale.
Les principaux représentants de l’économie sociale et solidaire (ESS) lancent l’alerte face aux conséquences (sociales et politiques) qu’ils anticipent, liées au projet de budget 2025. Le budget alloué au développement de l’ESS, raboté de 25%, passerait de 22 à 16 millions d’euros. Ce qui signifie, selon l’UDES qui chiffre à 8,3 milliards les coupes potentielles dans les moyens affectés à l’ESS, 186 000 emplois menacés.
Concrètement, ces conséquences se traduiraient par un certain nombre de besoins non couverts dans les territoires (santé, cohésion sociale, accompagnement des personnes vulnérables, accès aux loisirs, au sport et à la culture …).
De plus, les collectivités territoriales, privées de 5 milliards d’euros d’après l’estimation du Réseau des collectivités Territoriales pour une Economie Solidaire (RTES), vont également rencontrer de grandes difficultés pour maintenir leur soutien aux structures de l’ESS.
Il existe pourtant d’autres solutions pour réduire le déficit. Timothée Duverger (Ingénieur de recherche à Sciences Po Bordeaux, responsable de la Chaire TerrESS) explique dans un article pour Alternatives Economiques que « loin des discours convenus, l’ESS apparaît (…) comme la variable d’ajustement des politiques libérales. Il y aurait cependant de quoi économiser sur les aides aux entreprises. Une note de l’Inspection générale des finances (IGF) préconise de les réduire de 3 à 10 milliards d’euros, sur la base de l’analyse de seulement un quart de ces dépenses. Mais le gouvernement ne prévoit que 2,6 milliards d’économies de ce côté. Cette iniquité de traitement interroge, alors que les entreprises sont déjà bien plus soutenues, en aides directes et indirectes, que l’ESS. Et ce, sans contrepartie ».
A minima il aurait fallu reconduire les crédits alloués à l’ESS. Or pour véritablement mettre en place des politiques publiques ambitieuses, qui puissent répondre aux enjeux démocratiques, de justice sociale et environnementale, il faudrait que cette enveloppe soit beaucoup plus élevée. Autrement dit, la véritable reconnaissance d’un modèle de société plus juste, plus durable et plus solidaire.
Lettre ouverte d’ESS France au Premier Ministre, Michel Barnier
Communiqué de presse du RTES – Projet de loi de finances 2025 : inacceptable ! (16/10/2024)
Pour en savoir plus :
Télécharger les propositions du Pacte du Pouvoir de Vivre, dont l’ESPER est membre
Du côté de l’Education nationale, le projet de budget 2025 prévoit 4 000 suppressions de postes d’enseignants (principalement en maternelle et en élémentaire). Les syndicats menacent de déposer « un préavis de grève national unitaire » à compter du lundi 4 novembre et jusqu’au 31 mars.
« Dans ces 4 000 emplois supprimés, ça peut être le non-remplacement d’un départ à la retraite. C’est une vision à très court terme qui consiste à regarder ce qu’il va se passer à la prochaine rentrée », explique Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU. Elle ajoute que « la France détient un triste record : celui du plus grand nombre de classes surchargées en Europe ».
Dans un contexte où les inégalités se creusent entre les élèves, en fonction de l’Indice de Position Sociale (IPS) de leurs familles, des associations mettent en œuvre des actions pour essayer d’y remédier, comme le présente Alternatives Economiques dans son article « l’Education autrement » (Novembre 2024 – n° 452, page 8 du cahier spécial « Agir pour une France plus juste – 15 initiatives pour changer la société »).