C’est une histoire qui pourra servir de cas d’étude dans les actions “Mon ESS à l’Ecole” et “La Semaine de l’ESS à l’Ecole” : Duralex, la marque de verrerie connue de toutes et tous, s’était transformée en société coopérative et participative (SCOP) à l’été 2024.
Plus d’un an plus tard, ce qu’on peut lire sur leur page internet témoigne d’une certaine viabilité du modèle : “144 salariés, soit 60% de l’effectif sont donc entrés au capital à cette date et sont devenus salarié-associés. Chaque salarié-associé, qu’il ait 10 ou 100 parts du capital de Duralex SCOP SA, possède 1 droit de vote lors des Assemblées Générales.”
Alors qu’elle avait failli mettre la clé sous la porte, la marque française à l’origine des verres iconiques de nos cantines scolaires pourrait s’en sortir in extremis, grâce à l’adhésion d’une partie de ses salarié-es, et grâce aux plus de 20 000 Français-es qui, poussé-es par une campagne de levée de fonds efficace, ont fourni un soutien financier à l’entreprise. 5 millions d’euros en titres participatifs ont été validés vendredi 28 novembre, ce qui était l’objectif de la société, afin de financer la modernisation de son usine et l’achat de nouveaux moules.
Cette opération de sauvetage a été permise par l’engouement populaire, que l’on peut sûrement expliquer par une propension à soutenir la production française et une tendance à vouloir sauvegarder un des symboles de nos enfances, ainsi que par la grande implication financière de la région Centre et de la métropole d’Orléans (où est située l’usine dans laquelle travaillent plus de 200 salariés), qui a acquis le site de Duralex pour 5,6 millions d’euros. Des acteurs de l’économie sociale et solidaire, dont Lita, une plateforme de financement participatif proposant aux épargnants d’investir directement dans l’entreprise « à impact » de leur choix, y ont aussi joué un rôle.
Ce n’est pas sans rappeler SCOP-TI, exemple que nous présentons dans notre Magistère. SCOP-TI avait marqué l’histoire de l’ESS et des luttes ouvrières par sa démarche solidaire : en 2014, face à la menace de la délocalisation de l’usine Fralib (produisant les thés Lipton et Elephant), les salarié-es s’étaient organisé-es pour résister et avaient fini par reprendre leur activité économique en la transformant en Scop.
Même si le risque de perte de l’investissement n’est pas nul, et que l’achat de ces titres ne font pas des donateurs et donatrices des membres de la gouvernance de l’entreprise, l’on peut se réjouir du potentiel succès de la renaissance de Duralex grâce à l’impressionnante mobilisation en cours depuis 2024.