Le Conseil d’évaluation de l’Ecole (CEE) travaille à la pertinence et la cohérence de l’évaluation des politiques publiques d’Éducation. Sa dernière étude, publiée en novembre dernier et intitulée « Le bien-être dans les écoles et les collèges : une notion encore à construire », permet de comprendre comment le bien-être des élèves est appréhendé par les équipes pédagogiques.
« Assurer un climat scolaire propice au bien-être des élèves »
L’étude rappelle que, selon Cohen, McCabe et ali (2009), le climat scolaire peut être défini à l’aide de ces cinq catégories :
- les relations (entre élèves, avec les adultes, collaboration, justice scolaire, parents, entraide, etc.) ;
- l’enseignement et l’apprentissage (pédagogie, évaluation, projet d’école, etc.) ;
- la sécurité (sécurité physique, émotionnelle, traitement des violences, du harcèlement, etc.) ;
- l’environnement physique ;
- le sentiment d’appartenance.
« La recherche montre ainsi que les compétences psychosociales élevées des personnes qui présentent un fort niveau de bien-être sont à l’origine de leur capacité à déployer une attitude d’entraide (Thoits & Hewitt, 2001). Réciproquement, les personnes qui sont placées dans un contexte ou qui sont mises en situation de participer à des actions d’entraide améliorent leur estime de soi (Deci & Ryan, 2002) et leur sentiment d’efficacité personnelle (Bandura, 1977), ce qui participe à l’augmentation de leur niveau de bien-être. Dans une approche complémentaire, le soutien au bien-être des élèves à l’école relèverait de la capacité des équipes éducatives à mettre en œuvre des actions et dispositifs susceptibles d’apporter des réponses aux besoins psychologiques fondamentaux des personnes, à savoir le besoin d’autonomie, le besoin de compétence et le besoin de relations (Deci & Ryan, 2000, 2002, 2008).
Ainsi décrits, les premiers éléments constitutifs du bien-être peuvent s’entendre dans le champ de la citoyenneté, conçue comme l’expression du travail collectif, de l’engagement, du sentiment d’appartenance ou de la solidarité entre élèves.»
Extrait de l’étude (page 7)
L’ESPER rappelle que les actions d’éducation à et par l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) en milieu scolaire contribuent à assurer ce climat scolaire propice au bien-être des élèves. « Mon Entreprise Sociale et Solidaire à l’École » s’adresse aux élèves de toutes les filières, en collège, lycée ou MDL : ces derniers créent, pendant l’année scolaire, une structure de l’ESS (coopérative, association, …) en adoptant ses principes et ses valeurs. Ils apprennent ainsi à mener un projet collectif, éprouver une démarche coopérative, décider collectivement en mettant en place des instances démocratiques ou encore prendre conscience de leurs capacités et développer leur pouvoir d’agir. Les résultats de l’étude d’impact de la 8ème édition de « Mon ESS à l’École » (2023-2024) nous montrent ses apports sur le climat scolaire et en termes d’acquisition de compétences :
- 54% des élèves et des enseignants rapportent que l’ambiance de classe et les relations se sont améliorées,
- 81% des élèves ont trouvé que chacun avait pu s’exprimer et contribuer aux décisions pendant le projet,
- Les élèves se sont le plus améliorés sur ces 4 points du socle commun : le travail en autonomie, la prise de décision en collectif, la prise de parole en public et le travail en groupe.
« J’ai particulièrement aimé l’esprit d’équipe au cours de ce projet et l’apprentissage en groupe. »
Elève de 1ère, Académie de Lyon
« Ce que j’ai plus aimé, c’est d’aider des personnes en difficulté. Nous sommes petits mais nous pouvons faire de grandes choses. »
Elève de 6ème, Académie de Grenoble