La Cour des Comptes a publié le 13 septembre dernier un rapport dans lequel elle dresse un premier bilan critique du Service National Universel (SNU), dispositif lancé en 2019 (auprès de jeunes volontaires âgés de 15 à 17 ans) et prévu d’être généralisé à la rentrée 2026 à l’ensemble d’une classe d’âge (soit environ 850 000 jeunes).
Elle évalue le coût global du dispositif pour les pouvoirs publics à un total compris entre 3,5 à 4 milliards d’euros (sans compter les coûts d’investissement à venir dans les centres d’hébergement), loin des 2 milliards annoncés par le gouvernement, dans un contexte de restriction budgétaire.
La Cour des Comptes dénonce :
- un manque de mixité sociale (seulement 4% des jeunes intégrés sont issus de quartiers défavorisés)
- des dysfonctionnements de pilotage politique du dispositif
- et de multiples difficultés liées à son déploiement
L’instance préconise donc de « clarifier les objectifs du dispositif » (mal compris par le grand public : particulièrement par les jeunes, qui en sont pourtant la cible), « prévoir leurs modalités d’évaluation » et créer un pilotage interministériel adapté.
Par rapport aux besoins en présence humaine au sein des établissements scolaires (enseignants, encadrants, AESH, etc.), se pose la cohérence de la généralisation du SNU. Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN) « préfère de l’humain plus que du tissu », faisant référence aux fameuses tenues du SNU.