Question : Qu’est ce qui t’a poussé à entrer dans le dispositif « Mon ESS à l’École ? »
Nicolas : Ce qui m’a poussé à entrer dans le dispositif c’est ma sensibilité à l’Économie Sociale et Solidaire en dehors de l’école. Ce sont des valeurs que je porte personnellement dans mes engagements quotidiens. Par le biais d’un travail de préparation à l’orientation des élèves, on est amené à leur faire connaître le monde de l’entreprise et il paraissait important à mes yeux de les sensibiliser à l’ESS. C’est dans cette optique que j’ai fait une formation l’an dernier où j’ai pris connaissance du dispositif « Mon ESS à l’École » et c’est donc tout naturellement que j’ai proposé ensuite aux élèves de monter une société coopérative pour mettre en acte ces valeurs. Il me semble que c’est toujours très difficile de parler des valeurs, des vertus sans agir dans ce sens-là, donc monter une SCOP était pour moi une évidence. Vivre l’ESS plutôt que d’en parler a un pouvoir éducatif beaucoup plus important.
Tu parles du stage CERPEP de février 2017 ; comment l’as-tu connu ?
Nicolas : Il était dans la formation continue, ce que l’on appelle le programme d’action formation des enseignants. Il faisait partie des actions qui étaient proposées auxquelles je m’étais inscrit et je n’ai pas été retenu. Donc ce n’est pas passé loin de ne pas se faire.
Et en fait, étant très motivé, j’ai appelé l’organisme pour savoir s’il restait des places. Ne travaillant pas le mercredi matin, j’ai demandé si je pouvais participer à la formation qui durait une journée. Le collègue responsable du stage a accepté, les candidat-es retenu-es par l’administration n’ayant pas été tous autorisées à participer.
Le projet « Véloscopie » a reposé sur deux autres personnes. Comment sont-elles entrées dans le projet ?
Nicolas : Avec Nadège, on travaille ensemble pour tout ce qui est administratif : commande de matériel, occupation du gymnase… J’ai sa fille à l’AS, on a une proximité professionnelle et relationnelle. Avec Jean-Louis, on fait du vélo ensemble depuis 3 ans.
Ce sont des amis avant tout : quand je leur ai parlé du projet, ils ont signé tout de suite. Il est vrai que je n’ai pas été bon pour recruter au-delà du cercle proche parce que dans l’établissement, peu de monde nous suit pour l’instant. On a un deuxième agent d’entretien ; sinon Rodolphe, un ami à moi qui ne fait pas parti de l’établissement vient nous donner un coup de main de temps en temps, le lundi, parce qu’il est autoentrepreneur et qu’il arrive à moduler son emploi du temps comme il veut.
Peut-on penser que le projet fera tache d’huile ?
Nicolas : Oui ! J’ai prévu de porter cette action pendant 3 ans. Parce que je trouve que, vu la réussite, on ne peut pas dire que cela ne marche pas et puis c’est un investissement de temps, d’effort… Il y a vraiment un engagement des trois collègues qui soutiennent. On va peut-être aller vers d’autres formes d’ESS à St-Chef. Des parents d’élèves sont venus pour essayer de monter des entreprises. Nous réfléchissons à la manière dont on pourrait faire quelque chose avec eux, s’ils arrivent au bout de leur projet. En tout cas, 3 ans sûrs : l’an prochain et l’année suivante. Et puis on verra si on peut intégrer d’autres personnes pour envisager de faire plus de choses. J’envisage déjà de faire 2 créneaux.