Plusieurs syndicats ont plébiscité une grande Convention Nationale Citoyenne sur l’Education, à l’image de celles organisées sur le climat ou la fin de vie.
Idée qui fut portée devant le Conseil économique social et environnemental (CESE), et qui, dans son avis “Réussite à l’École, réussite de l’École” paru en juin 2024 insiste sur la nécessité d’engager au plus vite une réflexion collective et participative sur le sujet.
Entres autres, la FCPE a lancé une pétition en ligne le 6 septembre 2024 pour définir une série d’objectifs clairs et faisant consensus à l’échelle de la nation tout entière.
Il s’agit pour la fédération de construire « une ambition collective pour l’école de la République », qu’elle envisage comme une des clés pour répondre « aux colères qui s’expriment dans notre pays »
10 000 signatures montrant qu’une dynamique s’enclenche. D’autres voix se sont d’ailleurs déjà élevées pour dire la pertinence d’une telle convention : celle du député Jean-Claude Raux, le pédagogue Philippe Meirieu, l’enseignant Philippe Watrelot, France bleu …
Quant à la CFDT, ses fédérations de l’éducation ont fait conférence de presse commune, le 20 septembre dernier, afin de tirer un premier bilan de la rentrée scolaire et de présenter leurs revendications, notamment la tenue d’une convention citoyenne sur l’éducation.
« Renforcer l’école, redonner de l’attractivité aux métiers de l’éducation suppose un effort budgétaire, une vision politique partagée », insistent les deux fédérations ; « cela ne pourra se faire que dans le cadre d’un dialogue social renouvelé alliant réelle négociation et partage de la décision ».
L’éducation n’est pas le domaine réservé d’un ministre, rappellent les deux fédérations CFDT, mais bien « une question, des enjeux, des choix politiques qui doivent être partagés par le dialogue social et citoyen permettant de sortir des instrumentalisations politiques, des décisions qui se succèdent, s’empilent sans cohérence, épuisent et démotivent les personnels sans que jamais puisse se poser rationnellement la question de leur efficacité ».
Les Conventions Citoyennes en France
Il s’agit de dispositifs de participation citoyenne au processus de décision qui reposent essentiellement sur deux principes :
– le tirage au sort d’un groupe de citoyens (qui peut aller de 15 dans le cas d’un jury citoyen à 150 ou 200 dans le cas d’une assemblée ou d’une convention citoyenne) afin de garantir la présence dans le débat d’une diversité d’expériences sociales, d’intérêts et de savoirs, que ne permettent pas les autres modes de représentation politique, en particulier l’élection des parlementaires ;
– un processus de délibération de qualité qui permette à la fois l’information complète des participants et des échanges argumentés et respectueux. Les conventionnels doivent pouvoir recevoir des avis d’experts sur la question sur laquelle on les interroge, être soumis à des points de vue contradictoires, avoir le temps de se former un jugement éclairé. Les formats de ces « mini publics » selon le terme usité dans la littérature internationale, peuvent varier de quelques week-ends à plusieurs mois, 9 par exemple pour la Convention citoyenne française sur le climat.