Vente de têtes de licorne au collège Jules Ferry : Interview de quatre collégiens en 3è.

Présentation par Morgane, Présidente de l’entreprise :

Le projet a commencé l’an dernier. Nous avons découvert l’économie sociale et solidaire.

Notre entreprise n’a pas besoin d’un chef, ni d’argent. Par contre, il faut des idées.

Alors, pour avancer, on a dû s’organiser et voter toutes les décisions.

Prof : Quel est l’objectif de l’entreprise ?

Sabrina, Secrétaire de l’entreprise : C’est de trier, de recycler un déchet du collège.

Prof : Comment fonctionne votre entreprise ?

Morgane : On élit une Présidente, c’est moi, un Président adjoint, Tony, une Secrétaire, Sabrina, et une Trésorière, Rose. On est 3 classes mélangées : des 5è, des 4è et des 3ème du collège Jules Ferry.

Dans notre entreprise, il y a des designers, des vendeurs, des journalistes, des assembleurs, des magasiniers… On peut changer de métiers, en inventer selon les besoins du moment !

Notre entreprise, on a choisi de l’appeler « Jules recycle ».

Notre logo, on y a beaucoup travaillé. C’est important un logo, c’est comme une carte d’identité ! En un regard, il faut que les clients comprennent qui ont est, et ce qu’on fait !

Prof. : Comment avez-vous fait pour savoir quels déchets et quelle quantité étaient produits par votre collège ?

Anaïs, membre de l’entreprise: On a fait une enquête de terrain.

Il y avait beaucoup de déchets produits : 40 Kg par jour en cuisine !!!!!! Il y a du métal, des habits, du papier, du carton, des déchets alimentaires, du plastique…

On a choisi de créer un objet utile et beau avec du carton qu’on a récupéré au self du collège, grâce au chef de la cantine.

Prof : Comment vous est venue l’idée de créer des têtes de licorne?

On avait plusieurs projets:

–          Une petite voiture en carton, vendu en kit, à fabriquer pour les enfants,

–          Une tirelire en carton,

–          Une tête de licorne.

On a voté, et on a choisi la tête de licorne. C’est le projet d’Anaïs qui a été retenu.

Prof : Comment avez-vous fait pour construire d’aussi jolies têtes de licorne ?

Sabrina : Tout d’abord, les 5èmes de l’an dernier, ont créé le patron de la tête de licorne avec leur prof de Technologie. Les pièces ont été enregistrées dans une clé USB.

Ensuite, on est allé plusieurs fois à IN’ESS, un établissement innovant à Economie Sociale et Solidaire à Narbonne, qui nous a aidé à connaitre le fonctionnement coopératif des entreprises et qui nous permet l’accès au FAB LAB, un laboratoire où il y a pleins de machines modernes.

Là-bas, on a imprimé les pièces de la tête de licorne avec une découpe laser. On a mis les planches de carton dans la machine et on a enregistré les dimensions des pièces.

La machine découpe les pièces, ça sent mauvais… Heureusement, il y a des ventilateurs !!!

Ensuite, on assemble les pièces et ça nous donne une belle tête de licorne !

Prof : Ces têtes, que vous vendez aujourd’hui, vous les avez construites du premier coup ?

Morgane : Non, on a dû s’y reprendre à plusieurs fois.

Au début, on découpait aux ciseaux. On est allé au FAB LAB, pour avoir une découpe parfaite et que l’objet soit présentable et vendable.

On a testé plusieurs modèles. On a dû faire plusieurs améliorations. Il y a eu 3 prototypes. Le 1er, effectué aux ciseaux, ne ressemblait à rien (sourire). Ensuite, le deuxième était mieux. On a effectué des modifications sur quelques pièces qui s’emboitaient mal. Le 3è prototypes a été validé. C’est celui qui a été multiplié.

Prof : Comment avez-vous trouvé le site FAB LAB ?

Morgane : Tu passes de bons moments parce que tu fais ton projet. T’apprend à te servir des machines. C’est génial parce que c’est une expérience qui n’arrive pas à tous les collégiens.

Sabrina : Moi j’ai adoré parce que dans cet espace,  il y a de belles créations, on peut construire pleins d’objets, faire des arbres, des paysages en carton. Ils avaient même fabriqué un baby-foot en plastique et en contreplaqué. Ça serait bien que tout le monde découvre ça parce que si c’est le cas, tout le monde s’arrêterait de jeter et créerait des objets avec leurs déchets. Les gens ne jetteraient plus parterre,  n’importe où et cela arrêterait la pollution.

Anaïs : J’ai adoré car ils font des trucs « choquants » (pour les jeunes, ça veut dire « très intéressants»  « surprenants »).

Prof : Quel effet ça fait aujourd’hui de vendre vos créations aux collégiens et aux professeurs de votre collège ?

Anaïs : On a beaucoup de compliments. On est content, ça se vend très bien. On en avait fabriqué 4 grandes et 18 petites. Il nous reste 6 petites têtes de licornes seulement en 2 récréations de vente.

Prof : Quel est votre meilleur souvenir ?

Mickael, membre de l’entreprise : Quand on est allé à Carcassonne aux Journées Académique de l’Education au développement durable. On a vu d’autres projets d’élèves sur le développement durable. C’était vraiment cool. On voit qu’il y a d’autres élèves qui ont des projets intéressants aussi. Il y avait des idées vraiment futuristes. Par exemple, il y avait un groupe de lycéens qui avaient imaginé la nourriture du futur et on a même dégusté des insectes !

Morgane : Comme Mickael, car on a réussi à présenter notre entreprise, à surmonter nos peurs devant les élèves. Quand on y est allé, on avait la boule au ventre. Mais, finalement, on y est allé pour se faire plaisir et partager. Cette année, on y retourne et on présentera notre prochain projet. A la rentrée des vacances, Jules recycle continue ; on va recycler un nouveau déchet.

Aussi, je suis fière d’avoir été élue présidente pour représenter l’entreprise. Ils n’étaient pas obligés de m’élire…

Sabrina : Ce qui m’a plu, c’est de rentrer dans l’entreprise. Ensuite, c’est la décision qu’on a prise : fabriquer des têtes de licorne. En plus, il y a beaucoup de filles qui aiment les licornes. En ce moment, c’est la mode. Je trouve que c’est super jolie ce qu’on a fait.

Prof : Quel futur pour votre entreprise ?

Anaïs : On espère que l’entreprise de recyclage des déchets va continuer après le départ des 3è l’an prochain et que ce projet donnera envie de recycler et consommer mieux.

Grâce à l’argent de la vente, on veut organiser une sortie à la cité de l’Espace à Toulouse.

Morgane : J’espère que grâce à notre projet, on a montré qu’on peut recycler tout en s’amusant.